LES FENÊTRES…
DEC 2024
TMCVB - A1 -A2
TLAGORA
LA MISSION
En conclusion d'un cycle d'introduction à l'image et à sa facture, nous avons expérimenté différents éléments qui déterminent son message et définissent l'intention de son auteur (montrer, suggérer, cacher, amplifier, minorer, susciter des émotions…).
En commençant par le cadrage et la composition (premières expérimentations sur les standards du cadrage photo/vidéo par les élèves en fin de diaporama, ci-dessous).
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Les fenêtres… extérieur jour/extérieur nuit vient donc parachever ce cycle dans la réalisation d'un diptyque* mettant en scène un vis-à-vis. Il s'agit d'aborder en filigrane la question de la lumière en plus de celle du cadre.
L'objectif : Présenter deux photographies d'une même façade aux lumières radicalement différentes (jour/nuit) mais au cadre strictement identique. Il s'agit d'offrir au spectateur une vision poétique et très personnelle de l'espace et de l'habitat urbain.
Comme autant de cadres intimistes et mystérieux, Les fenêtres permettent d'entrer pudiquement dans l'univers de chacun tout en en conservant le secret, d'interroger l'importance du point de vue et d'évoquer dans le même temps nos modes de vie ultra-urbanisés.
C'est enfin une façon de figer dans le temps les lumières de nos villes/de nos vies…
" Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie." (C. Baudelaire)
Autre évocation baudelairienne de la fenêtre comme réfracteur de la lumière venant de l’extérieur. (Poème des Fleurs du mal) : "Je n’ai pas oublié, voisine de la ville, la gerbe du soleil couchant, ruisselant et superbe, se brise derrière la vitre en répandant sur la nappe frugale et les rideaux de beaux reflets de cierge."
* DYPTIQUE : Un diptyque (du grec ancien δίπτυχος / díptukhos, « plié en deux, replié » [1]) est une œuvre de peinture ou de sculpture composée de deux panneaux, fixes ou mobiles, et dont les sujets se regardent et se complètent l'un l'autre.
© Agnès Dayant - Cours introductif sur l'image et sa facture + exercice de cadrage -fin du doc-
© Bande Annonce officielle Youtube
Réalisateur : Alfred Hitchcock
Genre : Thriller, Mystère
Durée : 1h52
Date de sortie cinéma : 14 septembre 1955
RÉSUMÉ ou SYNOPSIS :
À cause d'une jambe cassée, le reporter-photographe L. B. Jeffries est contraint de rester chez lui dans un fauteuil roulant. Homme d'action et amateur d'aventure, il s'aperçoit qu'il peut tirer parti de son immobilité forcée en étudiant le comportement des habitants de l'immeuble qu'il occupe dans Greenwich Village. Et ses observations l'amènent à la conviction que Lars Thorwald, son voisin d'en face, a assassiné sa femme. Sa fiancée, Lisa Fremont, ne le prend tout d'abord pas au sérieux, ironisant sur l'excitation que lui procure sa surveillance, mais finit par se prendre au jeu…
LES FENÊTRES DANS LA LITTÉRATURE (DST)
« Les fenêtres », Charles Baudelaire, XXX, Poèmes en prose.
Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée.
Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle.
Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre. Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément. Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même. Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? »
Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?
Interprétation
A. La fenêtre observée est-elle ouverte ou fermée ? Si tu n’arrives pas à répondre, regarde du côté coups de pouce au bas de la page.
B. Comment comprends-tu « j’aperçois » ? Quelle(s) valeur(s) du présent peut-on lui attribuer, selon son point de vue ? Si tu n’arrives pas à répondre, regarde du côté des coups de pouce au bas de la page.
C. Quels jeux de contraste retrouves-tu dans les couleurs ? Si tu n’arrives pas à répondre, regarde du côté des coups de pouce au bas de la page.
D. Quel jeu de mot autour de « vitre » permet d’évoquer ce que s’imagine le poète derrière cette dernière ?
E. Dessine la vision du poète… et imagine des objets qui l’entourent.
F. Repère dans la deuxième strophe des adjectifs permettant de décrire la « femme ». Si tu n’arrives pas à répondre, regarde du côté des coups de pouce au bas de la page.
G. Repère dans la deuxième strophe des proposition subordonnée relatives permettant de décrire la « femme ». Si tu n’arrives pas à répondre, regarde du côté des coups de pouce au bas de la page.
Interprétation
A. Décris les personnages. Que regardent-elles ?
B. Observe leurs mimiques. Qu’ont-elles l’air de penser ?
C. Que peux-tu imaginer d’elles d’après ce que tu vois ?
Coups de pouce : Cette section utilise un système de couleur pour que tu regardes précisément un passage pour trouver la réponses selon la question : A, C, D, LES FENÊTRES
Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée. Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. Ce qu’on peut voir au soleil est toujours moins intéressant que ce qui se passe derrière une vitre.
Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie.
Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant. Si c’eût été un pauvre vieux homme, j’aurais refait la sienne tout aussi aisément. Et je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même. Peut-être me direz-vous : « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie ? » Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ?
Pour la question C., rappelle toi que le présent peut : -raconter une action qui se passe pendant que le locuteur parle : c’est le présent d’énonciation.
-raconter quelque chose qui se passe régulièrement, tous les jours par exemple ; c’est le présent d’habitude.
-dire une vérité générale : c’est le présent de vérité générale.
-raconter une action au présent pour le rendre plus vivant alors que le reste est au passé : c’est le présent de narration.
Tu verras, plusieurs réponses sont possibles ici… Pour les questions F et G, regarde un repérage d’un adjectif , essaie de trouver les autres : Par delà des vagues de toits, j’aperçois une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. Avec son visage, avec son vêtement, avec son geste, avec presque rien, j’ai refait l’histoire de cette femme, ou plutôt sa légende, et quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant.
NB : Un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où) introduit une proposition subordonnée relative.
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